MIMIC-III, une base de données de soins intensifs librement accessible

MIMIC-III (« Medical Information Mart for Intensive Care ») est une base de données volumineuse et centrée sur un seul établissement, comprenant des informations relatives aux patients admis aux unités de soins intensifs d’un grand hôpital de soins tertiaires. Les données incluent les signes vitaux, les médicaments, les résultats d’analyses biologiques, les observations et les notes rédigées par les professionnels de santé, l’équilibre hydrique, les codes de procédures, les codes diagnostiques, les rapports d’imagerie, la durée de séjour à l’hôpital, les données de survie, et bien d’autres éléments. Cette base de données soutient diverses applications, notamment la recherche académique et industrielle, les initiatives d’amélioration de la qualité des soins, ainsi que des cours universitaires.Ces dernières années, une initiative concertée a été menée en faveur de la mise en œuvre de systèmes de dossiers de santé numériques dans les hôpitaux. Aux États-Unis, par exemple, le nombre d’hôpitaux non fédéraux disposant de systèmes numériques de base est passé de 9,4 % à 75,5 % sur la période de sept ans allant de 2008 à 2014 (réf. 1).Malgré ces progrès, l’interopérabilité des systèmes numériques reste un enjeu non résolu, ce qui pose des difficultés majeures en matière d’intégration des données. En conséquence, le potentiel offert par les données hospitalières pour mieux comprendre et améliorer les soins n’a pas encore été pleinement exploité. Parallèlement, la communauté scientifique fait face à une critique croissante concernant le manque de reproductibilité des études (réf. 2).Dans ce contexte, nous annonçons la mise à disposition de la base de données MIMIC-III, une mise à jour de la base MIMIC-II largement utilisée (Citation de données 1). MIMIC-III intègre des données cliniques dépersonnalisées et complètes de patients admis au Beth Israel Deaconess Medical Center à Boston, dans le Massachusetts, et les rend accessibles à un large public de chercheurs internationaux sous contrat d’utilisation des données (Figure 1). La nature ouverte de ces données permet la reproductibilité et l’amélioration des études cliniques de manière qui ne serait autrement pas envisageable.