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Des cerveaux miniatures en laboratoire suisse pour alimenter les ordinateurs de demain : la révolution du biocomputing en pleine expansion

il y a 4 jours

Un rapport publié par la BBC révèle les travaux menés dans un laboratoire suisse où des chercheurs tentent de développer des ordinateurs alimentés par de « mini-cerveaux humains ». Ce laboratoire, dirigé par la société FinalSpark, a été visité par un journaliste du média britannique, qui a pu observer de près les organoïdes cérébraux utilisés comme unités de calcul biologique. En 2023, l’entreprise avait déjà lancé un accès à distance payant, 24 heures sur 24, à ses bioprocessseurs, au tarif de 500 dollars par mois. Les organoïdes cérébraux sont des structures miniatures, cultivées en laboratoire à partir de cellules souches dérivées de cellules de peau. Après reprogrammation, ces cellules se transforment en cellules neuronales qui s’organisent spontanément en groupes de neurones, formant des « sphères blanches » de quelques millimètres, comparables à des mini-cerveaux. Ces organoïdes sont ensuite placés sur des microélectrodes (MEA), permettant de capter leurs activités électriques et de les utiliser comme éléments de traitement d’information. Le processus de culture est long et délicat. Il faut plusieurs semaines pour développer les organoïdes, qui ne peuvent actuellement survivre que quatre mois environ, faute de système vasculaire pour leur apporter nutriments et oxygène. Des observations ont révélé une activité électrique intense juste avant leur déclin, ce qui a suscité des comparaisons avec une « vie qui défile », mais les chercheurs insistent : ces tissus ne sont pas conscients. « Nous n’avons pas à avoir peur d’eux, ce sont simplement des ordinateurs faits d’un matériau différent », affirme l’un d’eux. Dans le cadre du calcul biologique, les organoïdes sont sollicités par des commandes simples, comme des frappes au clavier, et leurs réponses sont mesurées via des électrodes, avec des résultats affichés sous forme de graphiques similaires à un électroencéphalogramme (EEG). Bien que les interactions soient encore très rudimentaires, cette technologie ouvre la voie à des recherches fondamentales sur le fonctionnement du cerveau et les applications en intelligence artificielle. En dehors de FinalSpark, d’autres entreprises ont déjà réussi à faire jouer des jeux simples comme Pong à des réseaux de neurones artificiels. Par ailleurs, les organoïdes sont largement utilisés dans la recherche médicale pour tester l’efficacité de médicaments contre des maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou des troubles du spectre autistique. Le potentiel des « wetware » (matériel biologique) réside dans leur capacité à traiter l’information avec une efficacité énergétique et une vitesse proches de celles du cerveau humain, particulièrement pour les tâches complexes d’apprentissage automatique. Cependant, les spécialistes estiment que ces systèmes ne remplaceront pas les puces silicones, mais plutôt les compléteront dans des domaines spécifiques. Le « killer app » exact reste à définir, mais les perspectives sont prometteuses pour l’IA, la neurologie et les systèmes de traitement parallèle. Enfin, des experts soulignent que cette technologie soulève des questions éthiques, même si les organoïdes actuels ne possèdent aucune conscience. La transparence, la régulation et la recherche responsable seront essentielles pour accompagner son développement.

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