Sam Altman lance un appel aux trillions pour l’IA : « On a foiré GPT-5, mais l’avenir justifie tout »
Depuis la sortie de GPT-5, le dernier modèle de langage développé par OpenAI, de nombreuses critiques ont fusé sur les réseaux sociaux, avec des utilisateurs qualifiant le système de bête, ennuyeux ou même inférieur aux versions précédentes. Face à cette réaction, Sam Altman, le PDG d’OpenAI, a réagi lors d’un dîner informel à San Francisco réunissant journalistes et dirigeants de l’entreprise, selon des informations du Verge. Il a reconnu que le lancement avait été mal géré, mais a souligné des signes positifs : la croissance de la trafic API a doublé en 48 heures, ChatGPT atteint de nouveaux sommets en nombre d’utilisateurs quotidiens, et l’outil de changement de modèle (model switcher) est particulièrement apprécié. « Nous avons appris une leçon sur ce que signifie mettre à jour un produit pour des centaines de millions de personnes en une seule journée », a-t-il ajouté. Altman a également reconnu que l’industrie de l’IA se trouvait peut-être dans une bulle spéculative, similaire à celle du début d’internet. « Les investisseurs sont-ils excessivement enthousiastes à l’égard de l’IA ? Oui, je pense que c’est le cas », a-t-il admis. Il a toutefois nuancé cette vision en rappelant que les grandes bulles historiques, comme celle des années 1990, étaient fondées sur une réalité technologique profonde — le web, la technologie, l’innovation. « Ce qui est arrivé, c’est que des gens ont été enthousiastes à propos d’un noyau de vérité », a-t-il expliqué. Malgré les doutes, Altman a annoncé que OpenAI s’apprête à investir des milliers de milliards de dollars dans la construction de centres de données. « Vous devriez vous attendre à ce qu’OpenAI dépense des milliards de dollars, voire des trillions, dans la construction de centres de données dans un avenir proche », a-t-il affirmé. Cette échelle de dépense, sans précédent, soulève des questions fondamentales sur la viabilité économique et sociale de l’IA. Pourquoi dépenser des sommes colossales pour des chatbots qui ne répondent correctement qu’une partie du temps ? N’aurait-on pas davantage intérêt à allouer ces ressources à la lutte contre la pauvreté, à l’amélioration de l’éducation ou à la transition énergétique ? Des préoccupations éthiques et environnementales s’ajoutent à ces interrogations : l’empreinte carbone des grands modèles, la baisse potentielle des capacités cognitives des utilisateurs, ou encore l’essor du plagiat dans l’enseignement supérieur. Pourtant, ces enjeux semblent peu abordés dans les débats dominants, notamment lors des échanges informels avec les dirigeants de l’industrie. L’absence d’une analyse coût-bénéfice à l’échelle sociétale demeure inquiétante. En fin de compte, la question centrale reste : l’IA est-elle une nécessité fondamentale, ou une commodité technologique dont les bénéfices sont exagérés face à des coûts colossaux ? Cette discussion, pourtant essentielle, n’a pas encore trouvé sa place dans les conversations du sommet.