HyperAIHyperAI
Back to Headlines

OpenAI à court de trésorerie : la course folle vers l’AGI sans plan de financement clair

il y a 5 jours

OpenAI se trouve aujourd’hui à un tournant critique, confronté à une réalité financière qui menace de rattraper son ambition technologique. Malgré sa position dominante dans l’ère de l’IA générative — considérée comme la pionnière du secteur, bien au-delà de Meta ou d’Elon Musk — la société peine à concilier ses dépenses colossales avec une trajectoire de rentabilité crédible. Les annonces de contrats s’enchaînent : 300 milliards de dollars avec Oracle, 22,4 milliards avec CoreWeave, 10 milliards avec Broadcom, des accords énergétiques pour 20 gigawatts (l’équivalent de 20 réacteurs nucléaires) sur dix ans, des milliers de wafer par mois en Corée, et des accords avec NVIDIA, AMD, la Norvège et les Émirats. Le Financial Times estime que OpenAI a signé près d’un trillion de dollars en engagements de puissance de calcul en 2024. Mais derrière ces chiffres impressionnants se cache un problème fondamental : l’énergie. La construction d’infrastructures énergétiques — gaz, nucléaire, renouvelables — prend des années (7 ans pour une turbine, 11 ans pour un réacteur aux États-Unis) et coûte des dizaines de milliards. OpenAI n’a pas encore résolu la question de la fourniture durable d’électricité pour alimenter ses datacenters à grande échelle. Le coût d’exploitation est aussi alarmant. Le burn rate de la société est estimé à 115 milliards de dollars d’ici 2029 — une augmentation massive par rapport aux prévisions initiales. Le PDG Sam Altman parle d’une entreprise « la plus intensive en capital de l’histoire ». Les salaires des chercheurs en IA ont explosé, les projets matériels de Jony Ive (comme des appareils haut de gamme) sont extrêmement coûteux, et les investissements dans des startups complètent le tableau. Malgré une valorisation de 500 milliards de dollars et une croissance impressionnante (12 milliards de dollars de revenus annuels récurrents, 800 millions d’utilisateurs mensuels), OpenAI peine à lever des fonds à grande échelle. Les investisseurs semblent réticents, soit à cause de la structure corporative floue, soit à cause de projections financières qui ne tiennent pas la route. Le fameux « Stargate » annoncé en 2023 — promettant 500 milliards de dollars de financement — s’est révélé une illusion : seulement 10 milliards ont été versés initialement par NVIDIA, avec des conditions strictes. Même les 30 milliards de SoftBank restent bloqués, en attente d’une restructuration. Sam Altman affirme qu’un « plan secret » existe, mais ne donne aucun indice. Il parle d’un « aperçu » à venir, d’un « nouveau type d’instrument financier » inédit. Pourtant, les signes ne sont pas encourageants : les entreprises de cloud, dont OpenAI, dépendent de plus en plus de fournisseurs comme NVIDIA pour financer leurs projets, ce qui fait de ces derniers les « prêteurs de dernier recours » — un signal inquiétant d’un système en surchauffe. Sur le plan produit, OpenAI mise sur une stratégie de « supermégablast » : lancer des dizaines d’applications pour voir ce qui prend. Mais beaucoup sont des prototypes à visée médiatique, peu rentables, et confrontées à des géants comme Apple, Google, Meta ou Amazon, qui protègent jalousement leurs écosystèmes. La marge de manœuvre sur les prix est limitée, et les coûts d’inférence et d’entraînement restent prohibitifs. En l’absence d’un apport massif de capital — des centaines de milliards —, un ajustement inévitable se profile : réduction des budgets, baisse de la fréquence des lancements, abandon de certains projets, ou pression sur les prix. Le moment de la « chute du coyote Wile E. » approche : l’illusion de la vitesse en l’air, la prise de conscience que le sol n’est pas là, et la chute brutale de la réalité financière. Oui, OpenAI pourrait réussir à tenir le coup. Mais aujourd’hui, le pari reste risqué. Et si l’on ne voit pas encore des centaines de milliards de dollars d’investissements concrets, on se demande vraiment où ils pourraient bien être.

Related Links