Nvidia dévoile la RTX 5090D V2 en Chine : une version affaiblie avec 25 % de VRAM et bande passante en moins, au même prix
Nvidia a lancé discrètement la GeForce RTX 5090D V2, une version dégradée de sa carte graphique phare Blackwell, spécialement conçue pour le marché chinois. Cette nouvelle version, disponible depuis août 2025, est une évolution de la RTX 5090D initiale, mais avec des limitations supplémentaires imposées par les restrictions d'exportation américaines visant la Chine. Contrairement à la RTX 5090 normale ou à la RTX 5090D, la V2 souffre d’une réduction de 25 % de la mémoire vive (VRAM) et de la bande passante mémoire, passant de 32 Go à 24 Go, et de 1 792 Go/s à 1 344 Go/s. Techniquement, la RTX 5090D V2 repose sur la même architecture GB202, le même processus TSMC 4N, et les mêmes 92,2 milliards de transistors. Son die de 750 mm² et ses 170 unités de calcul (SMs) restent identiques, ainsi que sa fréquence de boost (2 407 MHz) et ses performances de calcul FP32 (104,8 TFLOPS). Toutefois, la réduction de la bande passante est due à une interface mémoire passée de 512 bits à 384 bits, conséquence de l’activation de seulement 12 des 16 canaux mémoire disponibles. Cela signifie que quatre emplacements de mémoire GDDR7 sont inactifs, laissant des emplacements vides sur la carte. Le principal impact de ces modifications concerne les performances en intelligence artificielle, qui sont au cœur de l’usage des cartes haut de gamme en Chine. Bien que la RTX 5090D originale avait déjà vu ses performances AI limitées à 2 375 TOPS (contre 3 352 pour la version standard), la RTX 5090D V2 conserve cette même limitation. La réduction de la bande passante et de la capacité mémoire affecte encore davantage les charges de travail intensives en mémoire, comme le traitement de grands modèles d’IA ou le rendu en temps réel. Ce qui rend la situation particulièrement frustrante pour les consommateurs chinois, c’est que la RTX 5090D V2 est vendue au même prix que sa prédécesseure : 2 299 dollars. Malgré une mémoire réduite de 25 % et une bande passante moindre, les utilisateurs paient le même tarif, voire davantage en pratique, vu la volatilité des prix du marché. En outre, l’absence de précisions de la part de Nvidia sur l’usage du cache L2 (96 Mo sur les versions standards) laisse planer le doute quant à une éventuelle modification du cache, bien que cela semble peu probable. En résumé, la RTX 5090D V2 illustre la complexité des contraintes géopolitiques sur le marché des cartes graphiques. Elle représente une solution technique pour contourner les sanctions, mais au prix d’un produit moins performant, vendu à un prix élevé. Pour les utilisateurs chinois, il s’agit d’un compromis inéquitable : un haut de gamme déclassé, au prix d’un produit de pointe.