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OpenAI lance Sora : la révolution visuelle qui inquiète le monde

il y a 4 jours

Votre vie vient de changer. Et pas pour le mieux. On nous promettait une superintelligence artificielle capable de résoudre les grands problèmes de l’humanité — guérir le cancer, accélérer la découverte scientifique, libérer l’esprit humain de la routine. Mais aujourd’hui, ce que nous obtenons, c’est un outil qui court-circuite notre attention, abuse de nos circuits de récompense, et transforme nos enfants en spectateurs passifs d’un spectacle numérique sans fin. L’application en question s’appelle Sora, et elle a été présentée hier par OpenAI, le laboratoire qui prétend œuvrer pour le bien commun. Ce n’est pas une blague. Ce n’est pas une mauvaise idée. C’est une réalité. Et elle est dangereuse — non pas parce qu’elle est mal faite, mais parce qu’elle est trop bien faite. Sora peut générer des vidéos de haute qualité, parfaitement synchronisées, à partir d’un simple texte. Un chien qui danse dans un jardin, un vaisseau spatial qui traverse une galaxie, un enfant qui joue au foot dans une ville du futur — tout cela, en quelques secondes. C’est incroyable. C’est fascinant. Et c’est précisément ce qui fait sa dangerosité : quand un outil est si puissant qu’il laisse les gens sans voix, on cesse de poser des questions. On se contente de regarder. Nous entrons aujourd’hui dans une ère que j’appelle l’« enshittification » de l’IA — un mot qui résume la dégradation progressive de nos capacités cognitives, émotionnelles et sociales, non pas à cause de l’intelligence artificielle elle-même, mais à cause de la manière dont on l’utilise. Et non, ce n’est pas l’IA qui est coupable. Ce n’est pas l’algorithme qui pousse les jeunes à passer des heures devant des vidéos générées par IA. Ce n’est pas le modèle qui encourage la distraction, l’addiction, la perte de repères. Ce sont les entreprises, les décideurs, les designers d’expériences qui ont choisi de maximiser l’engagement, même au prix de notre santé mentale. L’IA, à son plus haut niveau, est un outil neutre. Elle peut soigner, éduquer, créer. Mais elle peut aussi éroder notre capacité à penser, à rêver, à être seul avec ses pensées. Et c’est exactement ce que Sora risque de faire — pas par accident, mais par conception. Alors, que faire ? D’abord, comprendre. Pas en s’abandonnant à la hype, ni à la peur irrationnelle, mais en revenant aux fondamentaux. L’IA, c’est une machine qui apprend à prédire des séquences à partir de données. Elle ne comprend pas, elle ne ressent pas. Elle imite. Et quand elle imite avec une telle perfection, elle devient trompeuse. Et c’est là que réside le vrai danger : nous ne savons plus distinguer le réel du simulacre. Et plus on s’habitue à ce que tout soit généré, instantanément, à la demande, plus on perd confiance en ce que nous voyons, en ce que nous croyons, en ce que nous sommes capables de produire nous-mêmes. Ce n’est pas une apocalypse. Ce n’est pas non plus une simple évolution. C’est une rupture. Une décision collective, implicite, de préférer la facilité à la profondeur, l’immédiat à la réflexion, l’image à la pensée. Alors, que décidez-vous ? Voulez-vous entrer dans cette nouvelle ère, où tout est possible, mais où tout est aussi artificiel ? Ou préférez-vous rester vigilant, curieux, critique — et garder la main sur ce que l’IA peut devenir, plutôt que de laisser l’IA décider pour nous ? La réponse, ce n’est pas dans l’outil. C’est dans notre usage.

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