Accenture lance une restructuration ambitieuse : licenciements pour salariés non reskillables en IA, malgré une forte croissance et un recrutement massif en intelligence artificielle
Accenture prévoit de licencier les collaborateurs incapables de se reconvertir dans l’intelligence artificielle dans le cadre d’une stratégie de restructuration. La société de conseil technologique annonce ainsi une refonte de son modèle opérationnel, axée sur le développement accéléré de l’IA. Selon Julie Sweet, PDG d’Accenture, l’intelligence artificielle devient « une composante essentielle de tout ce que nous faisons », ce qui rend indispensable une transformation à grande échelle des compétences au sein de l’entreprise. Dans un appel téléphonique jeudi, Sweet a souligné que la priorité absolue de l’entreprise est l’upskilling : « Nous investissons dans la formation de nos "reinventeurs", c’est notre stratégie principale. » Toutefois, pour les collaborateurs pour lesquels une reconversion n’est pas viable dans un délai court, la société prévoit une sortie accélérée. « Nous sommes en train d’optimiser notre structure en un délai très court, et nous devons sortir des personnes pour lesquelles la formation n’est pas une voie réaliste », a-t-elle précisé. Accenture affirme déjà avoir formé 550 000 employés aux bases de l’IA générative. La société a lancé un programme de transformation d’un montant de 865 millions de dollars sur six mois, incluant des coûts liés aux départs et à la réduction du personnel. Selon Angie Park, directrice financière, ce programme devrait générer des économies dépassant 1 milliard de dollars, dont une partie sera réinvestie dans l’entreprise et ses équipes, tout en permettant une légère expansion des marges. Parallèlement aux suppressions, Accenture continue de recruter activement, notamment dans les domaines de l’IA et des données. Le nombre de professionnels spécialisés dans ces domaines devrait atteindre 77 000 d’ici 2025, contre 40 000 seulement en 2023. La direction prévoit également une augmentation de son effectif l’année fiscale prochaine, notamment aux États-Unis et en Europe. Sweet a insisté sur la nécessité d’une transformation rapide : « Notre première stratégie est l’upskilling, compte tenu des compétences dont nous avons besoin. Nous avons une longue expérience dans ce domaine, mais nous devons agir de manière très accélérée. Là où une reconversion n’est pas possible, nous devons faire sortir des personnes pour pouvoir intégrer les talents que nous recherchons. » Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 69,7 milliards de dollars cette année, en hausse de 7 % par rapport à l’année précédente. Dans une interview pour « Squawk on the Street » de CNBC, Julie Sweet a attribué cette croissance à une forte demande des clients souhaitant déployer l’IA à grande échelle au sein de leurs organisations.