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Microsoft et OpenAI en conflit pour la technologie AGI

il y a 15 jours

La relation entre OpenAI et Microsoft est l'une des plus importantes dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA). Cette partenariat stratégique, qui a débuté en 2019 avec un investissement massif de plus de 13 milliards de dollars de la part de Microsoft, est aujourd'hui marquée par des tensions croissantes. Le contrat actuel, qui s'étend jusqu'en 2030, donne à Microsoft un accès privilégié à l'IP d'OpenAI, une part importante de ses revenus, et le droit de premier refus sur tout autre fournisseur de services cloud. Cependant, OpenAI a récemment envisagé de dénoncer Microsoft aux autorités antitrust pour comportement anticoncurrentiel, tandis que Microsoft menace de rompre les négociations, ce qui compromettrait les plans de levée de fonds d'OpenAI. Enjeux financiers et équitable Selon le Financial Times (FT), Microsoft reçoit 20% des revenus d'OpenAI, soit jusqu'à 92 milliards de dollars. Cette part est considérée comme excessive par OpenAI, qui souhaite la réduire. En échange, OpenAI propose d'offrir une part plus importante de son capital à Microsoft, oscillant entre 20% et 49%. Les actionnaires de Microsoft, une société cotée en bourse, sont généralement plus préoccupés par les revenus que par les parts d'une startup d'IA hautement déficitaire, ce qui complique les négociations. De plus, OpenAI, contrôlé par une organisation à but non lucratif, doit obtenir l'approbation de Microsoft pour une restructuration nécessaire à sa levée de fonds. SoftBank a même conditionné 10 milliards de dollars d'investissement à cette restructuration. Le clause AGI OpenAI a promis de développer une version sécurisée de l'Intelligence Générale Artificielle (AGI), un stade où l'IA surpasserait les humains dans la plupart des tâches. Si OpenAI atteint cet objectif, Microsoft perdrait sa part de revenus et son accès aux nouvelles technologies d'OpenAI. La définition de l'AGI est floue, mais elle est liée à la capacité d'OpenAI de générer 100 milliards de dollars de profits. Microsoft souhaite supprimer cette clause, ce qui irrite les dirigeants d'OpenAI, car Satya Nadella, le PDG de Microsoft, ne considère pas l'AGI comme un objectif majeur ou imminent, qualifiant même ce concept de "benchmark nonsensical". Windsurf et la compétition En mai, OpenAI a conclu un accord pour acquérir Windsurf, une startup spécialisée dans les assistants de codage, pour 3 milliards de dollars. Windsurf est en concurrence directe avec Microsoft Copilot, et son IP est donc très précieuse. Sous le contrat actuel, Microsoft aurait accès à cette technologie, mais ni Windsurf ni OpenAI ne le souhaitent. Ils veulent que Windsurf soit exempté des droits d'IP de Microsoft, ce qui pose un risque pour Microsoft de manquer l'IP des futures acquisitions d'OpenAI. Structure d'OpenAI et enjeux de financement OpenAI brûle des milliards de dollars chaque année et doit lever des fonds supplémentaires pour survivre. Sa structure inhabituelle, étant contrôlée par une organisation à but non lucratif, a entraîné des difficultés de levée de fonds. La restructuration proposée, essentielle pour lever des fonds sans problèmes, nécessite l'approbation de Microsoft. SoftBank, un investisseur majeur, a également indiqué qu'il comptait investir massivement dans l'IA, notamment dans l'Artificial Superintelligence (ASI), un niveau encore plus avancé que l'AGI. Complexité des négociations Les négociations entre OpenAI et Microsoft sont complexes et touchent à plusieurs aspects. Par exemple, lors de la démonstration d'une fonctionnalité de conversation vocale pour le modèle GPT-4o en mai 2024, Microsoft n'a été informé que quelques jours avant l'événement. Bien que le contrat donne à Microsoft un accès à l'IP d'OpenAI, il y a des zones grises quant à ce qui doit être partagé et quand. Microsoft a accès aux aspects importants des modèles d'OpenAI, comme les poids du modèle et les codes d'inférence, mais certains éléments, comme les informations sur les produits et les interfaces utilisateur, sont exclus. De plus, avoir accès à l'IP ne signifie pas forcément savoir l'utiliser efficacement. OpenAI a parfois été frustré par les demandes de Microsoft pour expliquer la technologie à ses employés, qui ne savent pas toujours quelles questions poser. Perspectives et implications Malgré ces tensions, Microsoft reste profondément dépendant de l'IP d'OpenAI. Les négociations offrent une opportunité d'améliorer et d'élargir son accès à cette technologie. Microsoft a formé une nouvelle organisation IA il y a deux ans, dirigée par Mustafa Suleyman, ancien PDG d'Inflection et cofondateur de DeepMind, pour diversifier ses efforts après des instabilités chez OpenAI et le départ de Sam Altman. Cependant, cette initiative n'a pas encore produit de résultats significatifs, et Microsoft continue de miser sur OpenAI pour ses besoins en IA. Les autres points de friction, comme la clause AGI, les préoccupations antitrust, et l'acquisition de Windsurf, sont moins préoccupants pour Microsoft. La clause AGI, bien qu'existante, est si vague que Microsoft pourrait facilement engager des poursuites judiciaires. Quant à l'acquisition de Windsurf, Microsoft pourrait accepter un accord excluant son IP de la part d'OpenAI. Enfin, la menace d'OpenAI d'accuser Microsoft de comportement anticoncurrentiel est perçue comme mineure, car l'accord existant a déjà été examiné par les autorités antitrust. En conclusion, malgré les tensions actuelles, les négociations entre OpenAI et Microsoft continuent, et les deux parties restent optimistes quant à leur continuation. La restructuration d'OpenAI et l'accès à son IP demeurent des enjeux cruciaux, et la résolution de ces points de friction pourrait redéfinir l'avenir de l'IA.

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