Un revenu universel de 10 000 dollars par mois deviendra « réaliste » grâce à l’IA, selon un ancien chercheur d’OpenAI

L’ancien chercheur d’OpenAI Miles Brundage estime qu’un revenu universel de 10 000 dollars par mois pourrait devenir « réalisable » grâce à la croissance économique stimulée par l’intelligence artificielle. Dans un message publié sur X, il appelle à repenser les expérimentations actuelles de revenu de base, qui se limitent généralement à des montants entre 500 et 1 500 dollars mensuels, souvent ciblés sur des populations vulnérables. Brundage propose une approche bien plus ambitieuse : un revenu universel massif, accessible à tous, qui refléterait les gains économiques potentiels d’une société où l’IA automatiserait une grande partie du travail productif. Selon lui, un montant de 10 000 dollars par mois n’est pas une utopie, mais une perspective envisageable dans les prochaines années, grâce à la productivité accrue que permettrait l’IA. Cette vision s’inscrit dans un courant de pensée partagé par plusieurs leaders technologiques, dont Elon Musk et Sam Altman, qui ont longtemps plaidé pour un revenu universel afin de contrer la perte d’emplois liée à l’automatisation. Altman a notamment financé une vaste étude sur le revenu de base, offrant 1 000 dollars par mois à des bénéficiaires pendant trois ans. Brundage, qui a quitté OpenAI en 2024 après avoir dirigé l’équipe de préparation à l’IA générale (AGI), a souligné que les impacts du développement de l’IA sur le marché du travail sont déjà perceptibles, notamment dans les emplois d’entrée de gamme. Il s’inquiète des conséquences sociales d’un accès inégal à l’emploi, tout en affirmant que l’objectif ultime de l’IA devrait être de libérer l’humanité du besoin de travailler pour survivre. Toutefois, il met en garde contre une transition trop rapide vers un monde post-travail, évoquant le risque de stagnation civile, comme dans le film WALL-E. Il insiste sur la nécessité d’un débat approfondi sur les implications culturelles, politiques et éthiques d’un tel changement. Pour lui, la mise en place d’un revenu universel généreux ne doit pas être une réaction instinctive à la disruption, mais le fruit d’un plan stratégique, intégrant la réforme des systèmes économiques, éducatifs et sociaux. L’arrivée de l’IA, selon Brundage, ne devrait pas seulement augmenter la productivité, mais redéfinir la valeur du travail humain dans une société où les machines peuvent accomplir des tâches complexes. Son appel à une expérimentation à grande échelle reflète une vision audacieuse : si l’IA peut générer une richesse sans précédent, alors une redistribution de cette richesse à l’échelle de la population pourrait être non seulement possible, mais nécessaire. Des experts comme l’économiste Daron Acemoglu et des institutions comme le World Economic Forum soutiennent que les politiques publiques doivent anticiper ces transformations. Les entreprises comme OpenAI, Meta ou Google, en investissant dans l’IA, sont également en position de devoir participer à la construction de systèmes sociaux durables. L’idée d’un revenu universel de 10 000 dollars reste controversée, mais elle illustre une réflexion de plus en plus sérieuse sur la manière dont la croissance technologique peut être rendue bénéfique pour tous, et non seulement pour une élite.