Bret Taylor affirme que les diplômes en informatique restent essentiels face à l’essor de l’IA
Malgré l’essor fulgurant des outils d’écriture de code assistés par l’intelligence artificielle, Bret Taylor, président d’OpenAI, affirme que les diplômes en informatique restent d’une grande valeur. Dans une interview sur le podcast de Lenny Rachitsky, Taylor souligne que l’étude de l’informatique va bien au-delà de l’apprentissage des langages de programmation. Il insiste sur l’importance de concepts fondamentaux tels que la notation Big O, la théorie de la complexité, les algorithmes aléatoires ou encore les pertes de cache — des notions qui forment ce qu’il appelle « la pensée systémique ». Selon lui, cette capacité à comprendre et concevoir des systèmes complexes est essentielle, même dans un monde où les agents d’IA génèrent automatiquement du code. Taylor, titulaire d’un bac et d’un master en informatique de l’Université de Stanford, estime que les étudiants en informatique acquièrent une formation qui les prépare à résoudre des problèmes à grande échelle, une compétence inestimable même face à l’automatisation croissante. Son avis est partagé par plusieurs leaders du secteur. Aparna Chennapragada, directrice du produit chez Microsoft, a récemment souligné que l’IA ne supprime pas la nécessité de connaissances en programmation, mais les transforme : elle pousse la programmation vers un niveau d’abstraction plus élevé, exigeant une compréhension plus profonde des architectures logicielles. De son côté, Sameer Samat, chef du département Android chez Google, plaide pour une revalorisation du nom « informatique », en le déplaçant de l’idée de « savoir coder » vers celle de « science de la résolution de problèmes ». Cette réorientation met l’accent sur la pensée critique, la conception algorithmique et l’analyse des systèmes, plutôt que sur la simple maîtrise syntaxique. Les premiers impacts de ces outils sont déjà visibles. Sundar Pichai, PDG de Google, a révélé que l’IA rédige jusqu’à 30 % du nouveau code développé au sein de l’entreprise. Pour Taylor, l’avenir du développeur ne sera plus de taper du code, mais d’« opérer une machine générant du code », en définissant des objectifs, en validant les résultats et en guidant le système vers des solutions efficaces. Dans ce contexte, la pensée systémique — la capacité à anticiper les interactions, les défaillances, les performances — devient le défi central du développement logiciel. En résumé, si les outils d’IA réduisent la quantité de code à écrire, ils ne remplacent pas la nécessité d’une formation solide en informatique. Au contraire, ils renforcent l’importance des compétences fondamentales : comprendre les systèmes, anticiper les problèmes, concevoir des architectures robustes. Les experts s’accordent donc à dire que l’informatique n’est pas en voie de disparition, mais en mutation — vers une discipline plus centrée sur la pensée critique, la conception et la gestion de systèmes complexes, là où l’humain reste indispensable.