Apple mise sur un Siri vocal intelligent pour contrôler ses applications

Cette année, l’attention des consommateurs se concentrera sur le nouvel esthétique « verre liquide » présentée par Apple lors de la WWDC, caractérisée par des effets visqueux et réfléchissants dans ses interfaces logicielles iOS, macOS et watchOS. Mais derrière cette mise en scène visuelle, Apple travaille sur un projet bien plus stratégique : une nouvelle version de Siri, alimentée par l’intelligence artificielle, capable d’effectuer des actions concrètes à travers les applications. Selon Mark Gurman, analyste de Bloomberg, cette évolution pourrait marquer un tournant décisif pour l’avenir du géant de la tech. Depuis sa sortie en 2011 avec l’iPhone 4S, Siri a déçu, passant d’un prometteur assistant vocal à une fonctionnalité souvent inutile ou erratique. Les utilisateurs se sont retrouvés confrontés à des réponses aléatoires, voire à des erreurs fondamentales — comme ne pas savoir quelle était la date du mois. Cette nouvelle version, en revanche, viserait à réaliser le rêve initial d’Apple : permettre à l’utilisateur de contrôler ses applications entières par la voix, sans toucher l’écran. Il suffirait de dire « Cherche une photo, édite-la et envoie-la » pour que Siri exécute la tâche dans l’application concernée, comme le ferait un humain. Le projet repose sur deux piliers : une refonte complète de l’infrastructure de Siri et le déploiement de la technologie App Intents, un cadre développé par Apple pour permettre aux applications de rendre certaines fonctions accessibles via des systèmes externes comme Siri, la recherche ou les raccourcis. Des tests sont actuellement menés avec des applications comme Uber, AllTrails, Threads, Temu, Amazon, YouTube, Facebook et WhatsApp. L’objectif est d’offrir une navigation fluide et précise dans les apps, même dans des environnements à écran réduit comme l’Apple Watch, ou sans écran du tout, comme l’Apple TV ou le HomePod. Apple envisage de lancer cette fonctionnalité en 2026, en parallèle d’une refonte globale de Siri, avec une campagne marketing forte. Toutefois, des inquiétudes persistent au sein de l’entreprise. Les ingénieurs peinent à garantir une précision suffisante dans des domaines critiques comme la santé ou les services bancaires, où une erreur pourrait avoir des conséquences graves. Le risque est grand : si la nouvelle Siri échoue à livrer ce qu’elle promet, Apple risque de perdre la confiance des utilisateurs, déjà frustrés par les promesses non tenues de l’année dernière. Les assistants vocaux d’Amazon, Google et Apple ont longtemps cherché à réaliser le rêve du « communicateur » de Star Trek. Mais les résultats ont été mitigés. Google Assistant, par exemple, peine désormais à contrôler les appareils connectés, et une action en justice est envisagée. Face à cette concurrence, Apple a une chance unique de rattraper son retard. Si la nouvelle Siri fonctionne comme prévu, elle pourrait non seulement redonner de la crédibilité à l’assistant, mais aussi renforcer l’écosystème Apple, en rendant les appareils plus intelligents, plus accessibles et plus puissants. En somme, derrière le glamour du design « verre liquide », Apple mise tout sur une Siri véritablement intelligente. Le succès de ce projet pourrait déterminer si le géant reste à la pointe de l’innovation ou si, au contraire, il laisse la place à des concurrents comme OpenAI ou à de nouveaux projets, tels ceux de Jony Ive et Sam Altman. Ce n’est pas seulement une mise à jour logicielle : c’est une révolution vocale en puissance.