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Nvidia aux portes de l’histoire : un an après sa montée en puissance, l’ère Blackwell et les défis chinois font basculer ses attentes de Wall Street

il y a 10 jours

Deux ans après l’explosion de l’intelligence artificielle générative, Nvidia fait face à des attentes élevées de la part de Wall Street. Depuis 2022, année où OpenAI a lancé ChatGPT et déclenché la révolution de l’IA, le fabricant de puces a vu ses revenus tripler et ses bénéfices quadrupler. Son rapport trimestriel du deuxième trimestre, attendu mercredi, marque ainsi l’anniversaire de cette transformation radicale : de spécialiste des cartes graphiques pour jeux vidéo, Nvidia est devenu le pilier central de l’industrie technologique. En juin, la société est devenue la première au monde à atteindre une capitalisation boursière de 4 milliards de dollars, tandis que son action a grimpé douze fois depuis fin 2022, atteignant 177,99 dollars vendredi, avec une hausse de 33 % cette année. Malgré cette croissance impressionnante, elle s’est ralentie : après cinq trimestres consécutifs de croissance à trois chiffres en 2023 et 2024, celle-ci est tombée à 69 % au premier trimestre 2025. Les analystes s’attendent à une progression de 53 % par rapport à l’année dernière, soit 45,9 milliards de dollars de revenus. La majeure partie de cette croissance provient du segment data center, qui représentait 88 % des ventes au premier trimestre. En 2024, 34 % des ventes totales provenaient de trois clients non identifiés, probablement des géants du cloud comme Microsoft, Google, Amazon ou Meta. Le cœur de l’offre de Nvidia reste sa gamme Blackwell, composée de puces individuelles et de systèmes intégrant jusqu’à 72 GPU. D’après Ryuta Makino d’GAMCO Investors, des chiffres solides sur Blackwell confirmeraient la persistance d’un fort investissement des hyperscalers. En mai, Nvidia a annoncé que Blackwell avait généré 27 milliards de dollars de revenus, soit près de 70 % du chiffre d’affaires data center, contre 11 milliards au trimestre précédent. Ces puces permettront à des entreprises comme OpenAI ou Anthropic de développer des modèles d’IA encore plus puissants. Cependant, GPT-5, annoncé récemment, a été entraîné sur les anciennes puces Hopper, pas sur Blackwell. Nvidia a précisé que la croissance de Blackwell était limitée par la capacité de production de ses partenaires, pas par la demande. Le modèle Blackwell Ultra devrait arriver en deuxième moitié 2025. Des rumeurs d’embouteillages dans la production du futur Rubin, censé dominer les ventes en 2027, ont été contredites par Nvidia. La montée en puissance de Nvidia se reflète aussi dans la notoriété de son PDG, Jensen Huang, régulièrement cité par le président Trump, et actif dans des voyages diplomatiques en Chine, Taïwan, Allemagne, Royaume-Uni et Arabie saoudite. Un accord récent avec Trump permet à Nvidia de reprendre l’accès au marché chinois, moyennant un paiement de 15 % de ses revenus en Chine à l’État américain pour obtenir des licences d’exportation du H20, une puce conçue pour le marché chinois. Ce modèle aurait généré environ 8 milliards de dollars de ventes au deuxième trimestre, mais les ventes sont bloquées par les autorités américaines. Nvidia ne l’a pas inclu dans ses prévisions, comme l’a fait AMD, et les analystes de KeyBanc prévoient qu’il sera exclu, en raison de pressions chinoises en faveur des puces locales comme celles de Huawei. Si le H20 était inclus, cela pourrait ajouter 2 à 3 milliards de dollars aux revenus attendus. Nvidia travaille sur une nouvelle puce chinoise basée sur Blackwell, qui nécessitera aussi l’approbation du président. Le secrétaire au Commerce Howard Lutnick a déclaré sur CNBC que Huang « fait constamment son pitch au président ».

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