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Sam Altman et OpenAI jouent serré sur le copyright avec Sora

il y a 4 jours

OpenAI a lancé cette semaine son application de vidéos courtes Sora, suscitant un engouement immédiat mais aussi des inquiétudes juridiques majeures. Disponible uniquement sur iOS et en accès par invitation, l’outil permet aux utilisateurs de générer des vidéos à partir de simples prompts textuels. En quelques jours, Sora est devenu l’application gratuite la plus téléchargée sur l’App Store d’Apple. Cependant, les premières vidéos partagées montrent des personnages emblématiques de franchises comme SpongeBob SquarePants, Rick et Morty, South Park, Despicable Me, ainsi que des logos emblématiques comme ceux de McDonald’s ou Starbucks. Des clips imaginaires, comme un Sam Altman en compagnie de Pokémon ou Ronald McDonald en fuite dans un burger, circulent déjà, soulignant le potentiel de contrefaçon. Des experts, comme Mark Lemley de la Stanford Law School, préviennent que ces générations automatisées de contenus protégés par le droit d’auteur exposent OpenAI à de nombreuses poursuites. « Les vidéos créées de manière non autorisée de personnages de dessins animés ou de marques risquent fortement d’infraction », affirme-t-il. En effet, les personnages sont protégés par le droit d’auteur, et leur utilisation sans autorisation est illégale. OpenAI a indiqué qu’il respecte les demandes de retrait via un formulaire dédié et permet aux utilisateurs de signaler des contenus contrefaits directement dans l’application. Des contrôles granulaires sont en cours de développement, notamment pour les droits d’image, permettant aux utilisateurs de contrôler l’utilisation de leur propre visage dans les vidéos. Une stratégie controversée consiste à adopter un modèle « opt-out » : les studios et agences ont pu choisir de ne pas voir leurs contenus intégrés à Sora, mais cela suppose qu’ils doivent explicitement refuser. Jason Bloom, avocat spécialisé en propriété intellectuelle, critique cette approche : « On ne peut pas dire publiquement qu’on utilise tout le monde, sauf si on nous le demande. Ce n’est pas la loi actuelle du droit d’auteur. » Des médias comme Business Insider estiment que cette méthode tente de réécrire la législation en cours. Sam Altman a reconnu ces critiques dans un billet de blog, annonçant des ajustements : les titulaires de droits bénéficieront de contrôles plus précis sur l’utilisation de leurs personnages, selon un modèle similaire à l’opt-in pour les likenesses. Il a également évoqué la possibilité de partager une partie des revenus générés avec les créateurs concernés, afin de valoriser leur contribution. Cette évolution intervient alors qu’OpenAI fait face à plusieurs procès pour violation du droit d’auteur, notamment de la part de Disney, Universal, The New York Times, George R.R. Martin ou encore John Grisham. Des tensions existent aussi avec des artistes comme Scarlett Johansson, outrée par l’utilisation d’une voix ressemblant à la sienne dans un chatbot. Sora illustre ainsi le défi croissant que pose l’IA dans le domaine de la création : comment équilibrer l’innovation, la liberté d’expression et la protection des droits de propriété intellectuelle. OpenAI cherche à répondre à ces enjeux, mais le chemin vers une solution durable reste incertain.

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