James Cameron met en garde contre les dangers de l’IA générative : « Elle pourrait remplacer les artistes, et c’est terrifiant »
James Cameron met en garde contre les dangers de l’intelligence artificielle générative, affirmant que cette technologie représente une menace existentielle pour les créateurs du cinéma. Alors que l’industrie du cinéma explore progressivement l’utilisation de l’IA pour produire des images, des dialogues ou même des personnages virtuels, le réalisateur de Avatar insiste sur l’urgence de maîtriser cette technologie avant qu’elle ne remplacera les artistes humains. « Je ne peux pas imaginer quelque chose de plus important actuellement que de faire face à cette question de l’IA générative », déclare Cameron à Screendaily, tout en travaillant sur le prochain volet de la saga Avatar en Nouvelle-Zélande. Pour lui, le risque n’est pas seulement économique, mais fondamentalement artistique : l’IA pourrait synthétiser des acteurs, y compris des personnalités décédées, annihilant ainsi l’authenticité et la singularité du travail créatif. Cameron, dont l’univers narratif s’inspire souvent des dystopies technologiques — comme dans Terminator — utilise cette référence pour alerter sur les dangers d’une IA non régulée. « Je pense qu’il y a toujours un risque d’un apocalypse terminatorienne, où l’IA serait combinée à des systèmes d’armes, y compris nucléaires », affirme-t-il dans un entretien avec Rolling Stone. Il pointe du doigt trois menaces existentielles qui convergent aujourd’hui : le changement climatique, la menace nucléaire et l’intelligence superintelligente. Si l’IA pourrait être la solution à l’un de ces problèmes — par exemple en aidant à lutter contre le réchauffement climatique, comme le suggère l’univers de Avatar — elle doit être encadrée avec rigueur. Plutôt que de rejeter l’IA, Cameron souhaite la maîtriser. Il a rejoint le conseil d’administration de StabilityAI, une entreprise spécialisée dans les modèles d’images génératives, afin d’étudier leur potentiel dans la production cinématographique. « Je veux l’apprendre, la maîtriser, puis décider moi-même comment l’appliquer à mon art », explique-t-il. Il imagine que l’IA pourrait réduire le temps de production d’un film comme Avatar, passant de quatre ans à deux ou trois ans, ce qui serait un gain considérable dans un secteur où les coûts sont prohibitifs. Pourtant, Cameron insiste : pour l’instant, l’IA générative n’a pas sa place dans son processus créatif. Il a confirmé que Avatar : Feu et Cendres, sorti plus tard cette année, ouvrira avec une mention explicite : « Aucune IA générative n’a été utilisée dans la réalisation de ce film ». Cette décision souligne sa volonté de préserver l’intégrité humaine du cinéma, notamment face à la baisse du nombre de grands films fantastiques ou de science-fiction financés, une tendance qu’il juge « effrayante » après 42 ans passés à faire des films conçus pour être vus à l’écran. En somme, Cameron ne rejette pas l’IA, mais exige qu’elle soit contrôlée, encadrée et utilisée comme un outil au service de l’art, non comme un remplaçant du créateur. Son message est clair : l’avenir du cinéma dépend de la capacité de l’industrie à préserver l’humain au cœur de la création.