Pocket FM lance un outil d’IA pour accélérer la création d’histoires audio et révolutionner son expansion mondiale

Pocket FM, plateforme indienne de séries audio fondée par Rohan Nayak, vise à devenir le « Netflix de l’audio » en proposant des contenus riches, variés et adaptés aux goûts de chaque utilisateur. Pour atteindre cet objectif, la startup, soutenue par Lightspeed, a intégré des outils d’intelligence artificielle (IA) pour accélérer la création de contenus. Elle déploie désormais un outil nommé CoPilot, conçu pour aider les scénaristes à écrire, structurer, améliorer et produire des épisodes audio plus rapidement. Ce système peut transformer un récit narratif en dialogue, analyser les « beats » dramatiques selon le genre, suggérer des fins plus percutantes, générer des biographies de personnages, résumer les intrigues ou encore proposer des effets sonores adaptés. Il inclut aussi un outil de révision automatisé qui vérifie la cohérence narrative, la grammaire et fournit des commentaires qualitatifs. L’IA de Pocket FM a été entraînée sur des milliers d’heures de contenus audio, en analysant les éléments qui favorisent l’engagement des utilisateurs. Elle permet ainsi de renforcer les conflits entre personnages, d’optimiser les structures narratives et d’ajuster les histoires selon les préférences des audiences. Par ailleurs, la plateforme a lancé des outils d’adaptation pour son expansion internationale, permettant non seulement de traduire les textes, mais aussi de localiser les noms, les références culturelles et les expressions pour mieux résonner dans chaque marché. Ce système a été testé avec succès en Allemagne, où la rétention d’utilisateurs a augmenté, le chiffre d’affaires mensuel a dépassé 700 000 dollars en juin, et la productivité des équipes de création a progressé de 50 %. En Amérique du Nord, les séries créées avec l’aide de l’IA contribuent à 10 % du temps d’écoute total et ont généré 7 millions de dollars de revenus en 12 mois, tout en réduisant les coûts de production de 2 à 3 fois. Pocket FM lance près de 1 000 pilotes par mois, et l’IA joue un rôle clé dans cette croissance rapide. La société prévoit aussi développer des formats complémentaires comme des bandes dessinées via Pocket Toons, et envisage l’exploration de la vidéo ou d’une application de micro-drames. D’ici un an, elle compte déployer son propre modèle de langage à grande échelle (LLM), basé sur les données de ses propres séries, afin de centraliser toutes les fonctionnalités d’écriture, de dramatisation et de gestion du contexte narratif. Toutefois, cette transformation technologique soulève des préoccupations. Des licenciements ont eu lieu au sein de l’entreprise au cours des 12 derniers mois, notamment parmi les écrivains et les collaborateurs, et des poursuites judiciaires ont été intentées en Californie pour des questions de rémunération et d’emploi. La société affirme que l’IA a plutôt permis d’élargir les opportunités créatives, tout en maintenant une communauté de créateurs diversifiée. Des risques de qualité persistent : l’usage intensif de l’IA pourrait entraîner une surproduction de contenus « médiocres » (« AI slop »), nuisant à l’expérience utilisateur et à la découverte de bons contenus. Pour y remédier, Pocket FM utilise un système de modération automatisée qui vérifie la duplication, les problèmes de droits d’auteur, la santé du contenu et l’originalité avant publication. Toutes les séries bénéficient d’un égal élan promotionnel, et leur classement repose sur l’engagement réel des utilisateurs. Enfin, une dépendance croissante à l’IA pourrait modifier le rôle des auteurs, qui passeraient davantage à l’éditorialisation que à la création initiale. Bien que la société insiste sur une amélioration de la productivité sans perte de qualité, le risque demeure que la hausse de la quantité de contenu ne soit pas accompagnée d’une hausse proportionnelle de la qualité ou de l’engagement. L’avenir de Pocket FM dépendra donc autant de sa capacité à équilibrer innovation technologique et valeur créative.