Des forêts fantômes dévastées par la montée des eaux révélées par l’IA le long des côtes américaines

Une nouvelle étude utilisant l’intelligence artificielle a révélé l’existence de vastes « forêts fantômes » le long des côtes des États-Unis. Grâce à une méthode d’apprentissage automatique, les chercheurs ont identifié près de 12 millions d’arbres morts, principalement dans les zones côtières du sud-est du pays. Ces arbres, souvent debout mais sans vie, forment des paysages silencieux qui témoignent du déclin des écosystèmes forestiers côtiers. L’analyse s’appuie sur des images satellites haute résolution et des données aériennes collectées sur plusieurs années. L’intelligence artificielle a été entraînée pour distinguer les arbres vivants des arbres morts en fonction de leurs signatures spectrales — des différences subtiles dans la façon dont les feuilles réfléchissent la lumière. Cette approche a permis de cartographier des zones auparavant invisibles aux méthodes traditionnelles, révélant une extension massive des forêts mortes. La cause principale de cette mortalité massive est attribuée à la montée du niveau de la mer, un effet direct du changement climatique. L’intrusion d’eau salée dans les sols côtiers rend les conditions hostiles aux arbres d’espèces comme le cèdre rouge, le cyprès ou le pin, qui ne supportent pas bien l’effet d’assèchement salin. Ces arbres meurent progressivement, laissant derrière eux des troncs grisâtres, dressés comme des monuments silencieux au dérèglement environnemental. Les chercheurs soulignent que ces forêts fantômes ne sont pas seulement un indicateur de dégradation écologique, mais aussi un facteur d’aggravation du changement climatique. Lorsqu’ils meurent, les arbres cessent de capturer le carbone, et leur décomposition libère du dioxyde de carbone et du méthane, des gaz à effet de serre. En outre, la perte de ces forêts affaiblit la barrière naturelle contre les tempêtes et l’érosion, rendant les zones côtières plus vulnérables. L’étude, menée par une équipe interdisciplinaire de scientifiques, cartographie non seulement l’ampleur du phénomène, mais aussi son évolution dans le temps. Elle montre que la mortalité des arbres s’est accélérée depuis les années 2000, coïncidant avec une hausse rapide du niveau de la mer et une augmentation des événements météorologiques extrêmes. Les résultats mettent en lumière l’urgence d’adopter des stratégies d’adaptation côtière, comme la restauration des marais salants ou la création de barrières naturelles. Ils montrent aussi le potentiel de l’intelligence artificielle pour surveiller les changements environnementaux à grande échelle, avec une précision et une efficacité inégalées. En révélant ces forêts fantômes, la recherche offre une image saisissante du coût écologique du réchauffement climatique, tout en fournissant des outils essentiels pour mieux comprendre, anticiper et atténuer ses impacts sur les écosystèmes côtiers.