Meta paie 100 millions pour recruter des chercheurs d'IA : un "bon investissement" selon l'ancien responsable RH de Google
Meta tente de recruter des experts en intelligence artificielle en leur proposant des offres allant jusqu'à 100 millions de dollars, une pratique que Sam Altman, patron d'OpenAI, a qualifiée de « folle ». Cependant, Laszlo Bock, ancien vice-président du service des ressources humaines de Google, considère ces offres comme une « bonne affaire ». Selon lui, il est rationnel de dépenser autant pour attirer des talents, car cela peut offrir un retour sur investissement important et empêcher les concurrents de s'approvisionner en compétences. Bock, qui a fondé plusieurs startups après avoir quitté Google en 2016, explique que recruter des individus coûte souvent moins cher que les « acquihires », des acquisitions qui visent à intégrer des équipes entières. Dans un marché où la domination est cruciale, il est essentiel pour les grandes entreprises de tout faire pour rester en tête. Meta a déjà recruté des personnalités comme Nat Friedman, ancien directeur de GitHub, et plusieurs anciens chercheurs d'OpenAI, dont Shengjia Zhao, Shuchao Bi, Jiahui Yu et Hongyu Ren. L'entreprise n’a pas réagi à une demande de commentaire. Bock souligne que les offres de 100 millions de dollars sont insignifiantes pour les géants de la tech, qui disposent de budgets considérables. Par exemple, Meta a récemment investi 14,3 milliards de dollars pour acquérir une participation de 49 % dans Scale AI, une entreprise spécialisée dans l'entraînement de modèles d'IA. En 2024, Google a réembauché les fondateurs de Character.AI dans le cadre d’un accord de licence estimé à 2,7 milliards de dollars. Selon Bock, ces recrutements individuels sont souvent plus économiques que des accords de ce type. Il ajoute que les entreprises technologiques utilisent souvent des stratégies de contre-offre pour empêcher leurs employés de rejoindre la concurrence. Lors de son passage chez Google, Bock explique que les équipes RH étaient capables de proposer des contre-offres de plusieurs millions de dollars en moins d’une heure. Selon lui, ces tactiques reposent sur une logique de « théorie des jeux », visant à perturber la dynamique d’équipe d’un concurrent en offrant des salaires plus élevés. Si un employé de moindre niveau reçoit un salaire bien supérieur à ses collègues, cela peut créer une tension interne, ce qui est un risque pour l'entreprise. Bock souligne que ces méthodes, lorsqu'elles sont bien mises en œuvre, sont stratégiques et efficaces. Il estime que les grandes entreprises comme Meta ont les moyens de s'offrir ce type de talents, et que ces dépenses ne représentent qu’un « arrondi » pour leurs budgets.