Android sur PC : Google doit reprendre ses racines Linux pour réussir

Google s’apprête à repenser Android pour le faire émerger comme une véritable alternative aux systèmes d’exploitation de bureau, après des années de stagnation de ChromeOS. À l’occasion du Snapdragon Summit, Rick Osterloh, vice-président des produits et services chez Google, a révélé que l’entreprise travaille sur une fondation technique commune entre ses appareils mobiles et ses PC, visant à intégrer Android dans le domaine du calcul de bureau. Cette initiative, soutenue par Qualcomm, vise à unifier les écosystèmes mobile et desktop, tout en exploitant pleinement l’IA via les modèles Gemini. Bien que les détails restent flous, cette évolution suggère un Android repensé pour les grands écrans, capable de rivaliser avec Windows 11 et macOS. L’enjeu principal réside dans la transformation d’un système conçu pour les smartphones en une plateforme performante sur PC. Actuellement, Android reste trop centré sur l’expérience tactile, avec des applications optimisées pour les écrans tactiles et une interface souvent limitée. Pour convaincre les utilisateurs de bureau, Google devra abandonner l’approche actuelle de ChromeOS, trop simpliste et peu adaptable. Les fonctionnalités comme la barre des tâches ou le Quick Access ne suffisent pas à offrir une expérience fluide et complète. Les utilisateurs veulent un système propre, intuitif, capable de gérer plusieurs écrans, périphériques externes, et configurations personnalisables — des attentes que ChromeOS ne comble pas. Une solution pourrait être de revenir aux racines Linux d’Android, en exploitant l’Open Source Project pour permettre une meilleure compatibilité avec les applications Linux, essentielles pour la productivité et le jeu. Contrairement aux versions mobiles des apps (comme TikTok), les utilisateurs attendent des versions natives et optimisées de logiciels comme Steam, Photoshop ou des outils de développement. Google devra aussi abandonner son opposition à l’installation d’applications tierces, une position contestée en justice et par les utilisateurs, qui rejettent les restrictions imposées par les magasins d’applications fermés. L’intégration de l’IA via Gemini devrait être au cœur de cette nouvelle vision, mais elle doit aller au-delà de simples assistants maladroits. Les utilisateurs doivent pouvoir compter sur une IA fiable, capable d’analyser des documents, de générer du contenu ou d’automatiser des tâches complexes — sans pour autant être victimes d’erreurs fréquentes ou de faux positifs. L’expérience doit être intuitive, pas intrusive. Enfin, Google doit s’engager à long terme. L’histoire du rachat de Stadia montre qu’il peut abandonner des projets ambitieux. Cette nouvelle version d’Android pour PC ne doit pas être un prototype éphémère, mais une plateforme soutenue, mise à jour régulièrement, et capable de s’adapter aux besoins des professionnels, des créateurs et des amateurs. En reprenant ses racines Linux, en libérant ses contraintes, et en s’appuyant sur l’IA comme levier d’innovation, Android pourrait enfin devenir une vraie alternative au monde du PC.