Google et Apple en hausse après une victoire judiciaire, Broadcom s’envole grâce à un contrat avec OpenAI, tandis que Nvidia et Tesla peinent
Cette semaine a été marquée par une forte reprise des géants technologiques, portés par une combinaison de décisions judiciaires, de résultats financiers solides et d’un dynamisme croissant dans le domaine de l’intelligence artificielle. Alphabet, maison mère de Google, a vu son action bondir de 9 % mercredi, une hausse directement liée à une décision du juge fédéral américain Amit Mehta dans le cadre d’une action antitrust menée par le Département de la Justice (DOJ). Bien que Google ait perdu en 2023 face au DOJ — une victoire considérée comme la plus importante depuis l’affaire Microsoft dans les années 2000 — le jugement de cette semaine a été plus clément : l’entreprise n’a pas été obligée de vendre son navigateur Chrome, mais devra partager ses données de recherche avec des concurrents. Cette décision a soulagé les marchés, permettant à Alphabet de gagner plus de 10 % sur la semaine, tandis qu’Apple a progressé de 3,2 %, profitant du maintien de son accord avec Google pour être le moteur de recherche par défaut sur les iPhones. Les analystes de Wedbush Securities ont souligné que cette décision a éliminé un « nuage noir » pesant sur les actions des deux entreprises, ouvrant la voie à de nouveaux partenariats dans le domaine de l’IA, notamment avec Gemini, le modèle d’intelligence artificielle de Google. Le juge Mehta a justifié sa décision par l’émergence de nouveaux acteurs comme OpenAI, Anthropic et Perplexity, dont la concurrence a profondément transformé le paysage du moteur de recherche traditionnel. Selon lui, l’IA générative pourrait bien devenir un véritable « changement de jeu ». Parallèlement, Broadcom a connu une forte hausse de 13 %, portée par un rapport trimestriel meilleur que prévu. Son PDG, Hock Tan, a annoncé un contrat de 10 milliards de dollars avec un nouveau client, largement identifié comme OpenAI. Ce partenariat confirme la position de Broadcom comme acteur clé dans la production de puces sur mesure pour l’IA, déjà utilisées par Google, Meta et ByteDance. La valorisation de l’entreprise a atteint près de 1,6 trillion de dollars, la plaçant dans le club des « trillions ». Barclays a maintenu son recommandation « acheter » et relevé son objectif de cours, soulignant une croissance soutenue et un carnet de commandes solide. En revanche, Nvidia a connu une baisse de plus de 4 %, la plus forte parmi les mégacap, malgré l’absence de mauvaises nouvelles. La baisse s’inscrit dans une tendance de quatre semaines consécutives de recul, malgré une valorisation toujours supérieure à 4 billions de dollars et une hausse de 56 % sur un an. Microsoft a également reculé pendant cinq semaines consécutives, bien qu’il reste en hausse de 21 % sur 12 mois. Tesla, enfin, a été le plus faible performer du groupe, avec une baisse de 13 % cette année, en raison d’un ralentissement des ventes face à la concurrence chinoise et à une gamme de véhicules vieillissante. Toutefois, ses actions ont grimpé de 5 % en fin de semaine, portées par l’annonce d’un plan de rémunération pour Elon Musk pouvant atteindre près d’un trillion de dollars, conditionné à des objectifs de croissance de la capitalisation boursière. La présidente de Tesla, Robyn Denholm, a affirmé que ce plan vise à maintenir Musk motivé et engagé envers l’entreprise. Les experts estiment que cette semaine illustre un tournant : les régulations, bien que présentes, ne freinent plus nécessairement la croissance des géants tech, surtout lorsqu’elles s’accompagnent d’innovations disruptives comme l’IA. Les marchés récompensent désormais la capacité à innover, même dans un contexte réglementaire tendu.