L'IA ne rend pas les développeurs 100 fois plus rapides, mais améliore la qualité et le moral du code
Martin Casado, partenaire général d'Andreessen Horowitz, a récemment affirmé lors d'une interview sur le podcast "Twenty Minute VC" que l'intelligence artificielle (IA) ne rend pas les développeurs de logiciels extrêmement plus productifs, mais qu'elle résout deux problèmes clés : la qualité du code et le moral des équipes. Selon lui, les outils d'écriture de code comme Cursor ne font pas accélérer significativement le rythme de développement des entreprises. "Toutes les entreprises avec lesquelles je travaille utilisent Cursor, mais cela n’a pas vraiment augmenté la vitesse des produits", a-t-il précisé. Pour Casado, les tâches complexes, notamment dans le domaine des infrastructures logicielles, restent difficiles, car elles exigent des décisions architecturales et des compromis que l'IA ne peut pas gérer seule. Cependant, l'IA apporte un réel bénéfice en automatisant les tâches répétitives, comme la rédaction de tests, la génération de documentation ou le nettoyage de code. Cela permet de créer des bases de code plus robustes et moins sujettes aux erreurs. Casado souligne également que ces outils rendent le codage plus plaisant, surtout pour les développeurs expérimentés. "Cela a presque ramené le codage", a-t-il dit, ajoutant que les anciens programmeurs d'infrastructures retrouvent le plaisir de coder, simplement parce que les tâches fastidieuses sont désormais gérées par l'IA. D'autres acteurs du secteur, comme Edwin Chen, fondateur de Surge AI, voient dans l'IA une révolution qui pourrait créer des "ingénieurs 100x", c'est-à-dire des développeurs capables de produire 100 fois plus de travail grâce à l'efficacité des outils agents. Il a souligné que des startups individuelles parviennent déjà à générer 10 millions de dollars de revenus, ce qui pourrait évoluer vers des entreprises de 1 milliard de dollars grâce à l'IA. Cependant, il admet que ces outils favorisent davantage les développeurs déjà très compétents. En revanche, certains dirigeants, comme Thomas Dohmke, CEO de GitHub, et Greg Brockman, cofondateur d'OpenAI, soulignent les inconvénients. Dohmke craint que l'IA n'augmente le temps de travail des développeurs expérimentés, notamment lorsqu'ils doivent interagir avec des outils en langage naturel alors qu'ils sont habitués à coder directement. Brockman, quant à lui, souligne que l'IA laisse souvent les humains avec les tâches moins agréables, comme la revue et le déploiement du code, ce qui peut nuire à la satisfaction professionnelle. Ces critiques montrent que, bien que l'IA apporte des avantages, elle pose également des défis à l'industrie du développement logiciel.