Scale AI poursuit un ex-employé pour vol de secrets commerciaux et recrutement d’un client clé

Scale AI existe toujours et poursuit un ancien employé pour espionnage industriel. Cette été, l’entreprise a connu une période particulièrement mouvementée : Meta a investi des milliards de dollars dans Scale AI, Mark Zuckerberg a recruté le PDG Alexandr Wang ainsi que d’autres cadres clés, et l’entreprise a licencié 14 % de ses effectifs. Désormais, une nouvelle affaire judiciaire vient s’ajouter à cette série de turbulences : Scale AI a intenté une poursuite contre un ancien employé, Eugene Ling, et son nouvel employeur, Mercor, une des principales concurrentes de l’entreprise. Scale accuse Ling, ancien responsable du développement des relations clients, d’avoir volé plus de 100 documents confidentiels contenant des informations stratégiques, des méthodes internes de gestion des clients, ainsi que des données liées à un de ses clients essentiels. Selon le dossier judiciaire, Ling aurait téléchargé un grand nombre de ces documents la veille de sa rencontre avec le PDG de Mercor. Il aurait également tenté de recruter ce client pour passer du côté de Mercor pendant qu’il était encore salarié de Scale. Lors d’un échange avec un employé du client, Ling aurait déclaré : « Je reste dans le domaine des données, et je suis vraiment enthousiaste à l’idée de la manière dont cette nouvelle entreprise peut vous accompagner. » Interrogé sur le nom de l’entreprise, il aurait répondu : « Vous travaillez déjà avec Mercor ? », avant de convenir d’un appel pour en discuter. Le procès mentionne également qu’il aurait contacté plusieurs chercheurs du même client, ainsi que plusieurs collègues de Scale, dans le but de les inciter à rejoindre Mercor. Cette affaire intervient au cœur d’un contexte de transformation profonde dans l’industrie de l’intelligence artificielle. Les fusions-acquisitions, les recrutements stratégiques, les packages salariaux extravagants, et les départs fréquents d’un géant de l’IA à un autre (parfois avec retour en arrière) sont devenus monnaie courante. Dans un climat de course aux armes technologiques intense — où OpenAI, Anthropic, Google, Meta et Microsoft s’affrontent sans relâche pour innover, déployer des ressources informatiques massives et attirer des talents — la protection des informations sensibles devient cruciale. Juste quelques jours avant celle de Scale, Elon Musk avait porté plainte contre un ancien ingénieur de xAI, Xuechen Li, l’accusant d’avoir copié des informations confidentielles et des secrets commerciaux depuis son ordinateur professionnel avant de démissionner pour rejoindre OpenAI. Selon le dossier, Li aurait vendu pour environ 7 millions de dollars d’actions de xAI en fin juillet, puis transféré les documents sensibles vers un appareil personnel. Dans son action, Scale AI demande au tribunal fédéral de Californie du Nord d’ordonner le remboursement des frais juridiques, la réparation des dommages subis, l’interdiction pour Mercor d’utiliser les informations volées, et le retour immédiat des documents. « Scale est devenu leader de son secteur grâce à ses idées, son innovation et sa capacité d’exécution », a déclaré Joe Osborne, porte-parole de Scale AI, dans un communiqué au Verge. « Nous ne tolérerons pas qu’on s’approprie illégalement nos efforts au détriment de notre entreprise. »