Illinois rejette l’IA en thérapie mentale : une tendance croissante dans trois États américains

Plusieurs États américains ont récemment adopté des mesures visant à limiter l'utilisation de l'intelligence artificielle dans le traitement de la santé mentale. Ce mois-ci, l'État d'Illinois s'est joint à l'Utah et au Nevada en interdisant l'usage de l'IA pour diagnostiquer, traiter ou améliorer la santé mentale ou comportementale d'un individu, sauf si ces interventions sont supervisées par un médecin agréé. Cette réglementation vise à garantir que les soins psychologiques restent assurés par des professionnels qualifiés, en évitant les risques liés à une automatisation non encadrée de diagnostics ou de thérapies. Dr. Gail Salts, professeure agrégée de psychiatrie à l'hôpital New York Presbyterian, affilié à l'École de médecine Weill Cornell, a récemment participé à une discussion sur CBS News pour évoquer les enjeux liés à l'intégration de l'intelligence artificielle dans les soins de santé mentale. Selon elle, bien que les outils basés sur l'IA puissent offrir un accès plus large aux ressources psychologiques, notamment dans les zones à faible densité de professionnels de la santé mentale, leur utilisation présente des risques significatifs. Parmi ceux-ci, l'absence de formation éthique et clinique, la possibilité d'erreurs diagnostiques, ainsi que le manque de supervision humaine dans des situations complexes ou sensibles. La doctorante souligne que l'IA peut être utile comme outil d'accompagnement — par exemple, pour aider à la surveillance des symptômes ou à la gestion de la routine thérapeutique — mais qu'elle ne doit pas remplacer le jugement clinique d'un professionnel formé. Elle insiste sur la nécessité d'une régulation stricte, notamment en matière de protection des données personnelles, de transparence des algorithmes et de responsabilité en cas d'erreur. Les nouvelles lois adoptées par ces États reflètent une préoccupation croissante face à l'essor rapide des applications de santé mentale alimentées par l'IA, dont certaines promettent des séances de thérapie automatisées via chatbots ou applications mobiles. Ces outils, souvent disponibles sans supervision médicale, soulèvent des questions sur leur efficacité, leur sécurité et leur conformité aux normes éthiques et cliniques. En résumé, les États qui imposent ces restrictions cherchent à équilibrer l'innovation technologique avec la protection du patient, en s'assurant que les décisions concernant la santé mentale restent entre les mains de professionnels qualifiés. L'avenir de l'IA en santé mentale dépendra probablement de sa capacité à s'intégrer de manière responsable, encadrée et complémentaire aux soins humains, plutôt que de les remplacer.