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Google mise sur l'énergie de fusion pour alimenter ses data centers malgré la hausse de ses émissions de gaz à effet de serre

il y a 3 jours

Google mise sur l'énergie de fusion alors que ses émissions de gaz à effet de serre augmentent Google a annoncé sa volonté d'acheter de l'électricité à une future centrale de fusion nucléaire, représentant ce qui est considéré comme la solution ultime en matière d'énergie propre, recherchée par les scientifiques depuis plus d'un demi-siècle. Bien que l'industrie de la fusion ait atteint une étape significative ces dernières années, la technologie reste à prouver sur les plans technique et commercial. Malgré ces incertitudes, le contrat signé aujourd’hui par Google démontre une confiance appuyée dans la possibilité d'utiliser cette énergie pour alimenter ses data centers. Michael Terrell, responsable de l'énergie avancée chez Google, a déclaré lors d'un appel journalistique vendredi : « C'est, selon nous, une technologie qui pourrait changer le monde. Oui, il y a encore des défis physiques et d'ingénierie sérieux à relever pour qu’elle soit rentable et à grande échelle, mais c'est maintenant que nous devons investir pour en voir la réalisation. » Spécifiquement, Google a signé un accord pour acheter 200 mégawatts (MW) d'énergie "futur sans carbone" auprès de Commonwealth Fusion Systems (CFS), une entreprise privée construisant cette centrale de fusion et dans laquelle Google est également investisseur. Ces types de contrats, appelés agreements d'offtake, sont courants pour différentes sources d'énergie afin de financer de nouveaux projets. Cependant, la particularité ici réside dans l'incertitude du calendrier pour la fusion nucléaire. La fusion nucléaire cherche à mimicquer le processus par lequel les étoiles génèrent leur lumière et leur chaleur. Dans notre soleil, les noyaux d'hydrogène se combinent pour former de l'hélium et produire une énorme quantité d'énergie. Si l’on parvient à reproduire ce processus de manière contrôlée sur Terre, on pourrait disposer d'une source d'énergie potentiellement illimitée et exempt de polluants carbones. Cela exige des températures extrêmes, dépassant 100 millions de degrés Celsius, ainsi que des conditions de pression très élevées. Jusqu'à 2022, aucune réaction de fusion n'avait produit un gain net d'énergie, et jusqu'à présent, seulement le Laboratoire national Lawrence Livermore est parvenu à l'atteindre. Les centrales nucléaires actuelles utilisent la fission — la séparation des atomes pour libérer de l'énergie, processus générant des déchets radioactifs. CFS affirme que les progrès technologiques permettront de connecter sa première centrale de fusion au réseau électrique en Virginie d'ici le début des années 2030. La région est surnommée "data center alley" en raison des nombreuses infrastructures technologiques y développées pour l'IA. D'autres experts de l'énergie, cependant, pensent que la commercialisation de la fusion pourrait prendre plusieurs décennies supplémentaires. Actuellement, CFS construit son usine pilote dans le Massachusetts. Google et CFS ne sont pas les seuls à poursuivre ces objectifs ambitieux. En 2023, Microsoft a également signé un contrat avec Helion Energy pour acheter de l'électricité produite par une génératrice de fusion prévue pour être opérationnelle d'ici 2028. Selon le Washington Post, près de 8 milliards de dollars de la part principalement de investisseurs privés ont été injectés dans des startups de fusion ces dernières années. Google avait d'abord investi dans CFS en 2021 pour soutenir la recherche et le développement dans ce domaine. Il réalise désormais un second investissement financier, mais ni Google ni CFS n'ont divulgué de chiffres précis. Google est également investisseur de longue date chez TAE Technologies, une autre entreprise de fusion, depuis 2015. L'accord récent avec CFS marque cependant le premier engagement de Google pour l'offtake d'énergie de fusion. En 2021, Google avait promis de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50 % d'ici la fin de la décennie, en se basant sur un niveau de référence de 2019. Son dernier rapport de durabilité révèle cependant que ses émissions de carbone ont en réalité augmenté de plus de 50 % depuis 2019, notamment en raison de son intensification de l'IA. Les 200 MW achetés à CFS ne représentent qu'une petite partie des 22 000 MW d'énergie propre que Google a acquis au total depuis 2010, majoritairement issus de projets éoliens et solaires, perçus comme des solutions plus immédiatement viables. Évaluation par des professionnels de l’industrie et profil de l’entreprise L'accord de Google avec CFS est considéré comme un coup de pouce significatif pour l'industrie de la fusion. Cela démontre la volonté des grandes entreprises technologiques d'investir dans des technologies d'énergie propre disruptives, malgré les nombreux défis qui subsistent. CFS, fondée en 2018, a reçu des investissements de plusieurs acteurs majeurs, soulignant la confiance croissante dans les perspectives de la fusion nucléaire. L'entreprise vise à commercialiser sa technologie d'ici une décennie, une ambition audacieuse mais soutenue par des avancées récentes dans le domaine. Cette initiative reflète la stratégie de Google visant à diversifier ses sources d'énergie propre, tout en s'engageant fortement dans le développement de technologies futures susceptibles de fournir des solutions durables à long terme. Des experts de l'énergie restent néanmoins prudents, mettant en garde contre les attentes trop optimistes concernant le calendrier de la fusion nucléaire. Néanmoins, la confiance de Google et d'autres géants technologiques dans cette technologie pourrait accélérer sa réalisation et sa mise sur le marché.

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