Huang félicite Trump sur la réforme H-1B, mais juge le prix à 100 000 $ trop élevé pour l'avenir de l'innovation américaine
Le PDG d’Nvidia, Jensen Huang, a qualifié la proposition du président Donald Trump d’imposer un droit de 100 000 dollars américains pour chaque nouvelle demande de visa H-1B comme « un bon début », tout en soulignant que ce montant risque de s’avérer trop élevé. Dans une interview publiée vendredi sur le podcast BG2 Pod, Huang a reconnu que la mesure contribue à lutter contre l’immigration illégale et les abus du système, mais a mis en garde contre ses effets secondaires. Selon lui, le coût élevé pourrait dissuader certains talents étrangers de venir aux États-Unis, poussant les entreprises à investir ailleurs, notamment dans des pays plus accueillants. Huang a également pointé une inégalité structurelle : les grandes entreprises technologiques, capables de supporter ce fardeau financier, seraient favorisées au détriment des startups, qui peinent à financer des visas pour leurs talents. Il a insisté sur l’importance de maintenir l’attractivité du pays pour les étudiants étrangers, en particulier ceux d’origine chinoise, en distinguant clairement la compétition stratégique entre États-Unis et Chine de la politique d’immigration qui affecte les individus. « Nous devons veiller à ne pas franchir une pente glissante », a-t-il averti. Pour Huang, l’arrivée de talents étrangers est un indicateur clé du succès futur du pays. « Le désir des esprits brillants de venir aux États-Unis, et celui des étudiants étrangers de rester ici, sont ce que j’appellerais des indicateurs clés de performance », a-t-il déclaré, rappelant que sa propre histoire, issue de l’immigration taïwanaise, incarne le rêve américain. Bien que le système actuel soit « compliqué », il estime que toute initiative visant à attirer et à retenir les meilleurs talents est une avancée positive. Nvidia, l’une des plus grandes entreprises technologiques à recourir au programme H-1B, avait déposé 1 519 demandes en fin d’exercice 2025, selon une analyse de Business Insider. Une porte-parole de l’entreprise n’a pas souhaité commenter. Le droit de 100 000 dollars s’applique uniquement aux nouvelles demandes, pas aux renouvellements, selon la Maison Blanche. Le programme H-1B délivre annuellement environ 85 000 visas via un tirage au sort, et est très sollicité par les entreprises américaines pour recruter des professionnels dans des domaines comme la technologie et l’ingénierie. D’autres dirigeants du secteur ont réagi favorablement. Sam Altman, PDG d’OpenAI, a salué la mesure comme une bonne orientation, estimant qu’elle aligne les incitations financières et facilite l’arrivée des meilleurs cerveaux. Pour lui, « il faut que les personnes les plus brillantes soient au pays », et ce changement de politique est un pas dans la bonne direction. En somme, bien que Huang considère la proposition comme un progrès, il insiste sur la nécessité d’un équilibre : attirer le talent sans le repousser par des barrières financières excessives, et garantir que les politiques d’immigration ne nuisent pas à la compétitivité mondiale des États-Unis.