Amanda Askell, membre de l’équipe technique d’Anthropic et philosophe de formation, partage ses astuces pour créer des prompts efficaces avec les modèles d’intelligence artificielle. Formée à Oxford et à l’Université de New York, cette experte insiste sur l’importance de la clarté et de la précision — des qualités fondamentales en philosophie, mais tout aussi essentielles pour tirer le meilleur parti des IA. Dans une interview sur le podcast « Ask Me Anything » d’Anthropic, Askell explique que maîtriser l’art du prompt n’est pas seulement une question de technique, mais aussi d’attitude. « C’est très difficile de résumer ce qui se passe, car il faut vraiment interagir régulièrement avec les modèles, et analyser chaque réponse avec attention », affirme-t-elle. Selon elle, les meilleurs utilisateurs sont des expérimentateurs acharnés, prêts à tester différentes formulations pour affiner leurs résultats. Mais là où sa formation philosophique apporte une réelle valeur ajoutée, c’est dans la capacité à formuler des idées de manière claire et structurée. « Beaucoup de mon travail consiste à expliquer un problème, une préoccupation ou une réflexion à l’IA de la manière la plus précise possible », dit-elle. Cette exigence de rigueur dans la communication se révèle cruciale non seulement pour améliorer les interactions avec l’IA, mais aussi pour mieux comprendre comment elle fonctionne. Anthropic elle-même insiste sur ce point dans un document intitulé « Aperçu sur l’ingénierie de prompts », publié en juillet. Le modèle Claude, son chatbot, est décrit comme un « employé brillant, mais tout nouveau, qui a la mémoire sélective ». Il ne connaît pas les habitudes, les styles ou les préférences de l’utilisateur. Plus les instructions sont précises, plus la réponse sera pertinente. Ce constat s’inscrit dans une vision plus large de l’IA comme partenaire de réflexion. Marc Andreessen, célèbre investisseur en technologie, a récemment souligné que le véritable pouvoir de l’IA réside dans sa capacité à devenir un « partenaire de pensée ». « Une partie de l’art de l’IA, c’est savoir quelles questions poser », a-t-il déclaré. Maîtriser cette compétence ouvre des portes professionnelles prometteuses. Les ingénieurs en prompts, qui conçoivent des interactions optimales avec les IA, peuvent toucher un salaire médian de 150 000 dollars, selon le site levels.fyi, une plateforme dédiée à la transparence salariale dans le secteur tech. Ainsi, l’art de formuler un bon prompt devient non seulement une compétence utile, mais aussi une ressource précieuse dans l’ère de l’intelligence artificielle.