Business Insider autorise ses journalistes à utiliser l’IA pour rédiger les premiers brouillons sans avertissement aux lecteurs
Business Insider aurait informé ses journalistes qu’ils peuvent utiliser l’intelligence artificielle pour rédiger les premières versions de leurs articles, tout en précisant qu’il n’est pas prévu d’alerter les lecteurs sur l’utilisation de ces outils, selon un rapport du newsletter Status, spécialisé dans l’actualité médiatique. Cette directive, diffusée dans un courrier interne de la rédactrice en chef Jamie Heller, place l’outlet parmi les premiers médias à autoriser de manière formelle une utilisation aussi large de l’IA. Selon le document, les journalistes sont autorisés à utiliser l’IA « comme n’importe quel autre outil » pour diverses tâches, notamment la recherche, l’analyse de données ou le traitement d’images. Une FAQ interne a été mise en place pour clarifier les usages liés à la rédaction. Concernant l’écriture de brouillons, la réponse est claire : « Oui, mais vous devez vous assurer que votre travail final est le vôtre. » Malgré cette autorisation, les rédacteurs restent pleinement responsables des contenus publiés sous leur nom, et les textes doivent refléter leur travail personnel et leur jugement. En revanche, des mentions d’alerte sur l’usage de l’IA ne seront probablement pas ajoutées aux articles rédigés avec l’aide d’outils d’intelligence artificielle, selon Status. Ces avertissements ne seront réservés qu’aux contenus entièrement générés par l’IA ou non vérifiés. Cette décision soulève des questions éthiques et de transparence, particulièrement dans un contexte où l’IA suscite des débats vifs dans le secteur de l’information. En effet, l’IA a profondément divisé le monde du journalisme, menaçant des modèles économiques traditionnels, alimentant des accusations de vol de contenus par les entreprises technologiques, et introduisant de nouveaux risques de désinformation. Business Insider a lui-même connu des controverses cet été après avoir publié des articles générés par l’IA sous le nom d’un « journaliste freelance », ce qui a suscité des critiques sur la véracité et l’intégrité des contenus. Malgré ces tensions, l’entreprise s’est rapidement engagée dans l’adoption de l’IA pour soutenir sa stratégie commerciale. Elle a nommé un responsable dédié à l’IA dans sa rédaction, mis en place des outils comme un moteur de recherche alimenté par l’intelligence artificielle, et son groupe mère, Axel Springer, a conclu des accords de licence avec des géants comme OpenAI et Microsoft. Ces initiatives témoignent d’un engagement fort en faveur de l’intégration technologique, même si elles posent des défis croissants en matière de responsabilité éditoriale et de confiance du public.